La politisation excessive de l’administration au Niger : un cancer qui ronge l’efficacité de l’État.

Depuis l’avènement de la démocratie mais particulièrement ces dernières années , le Niger a connu une politisation excessive de son administration, ce qui a des effets néfastes sur la productivité et l’efficacité du gouvernement.

Les postes de haut niveau au sein de l’administration sont maintenant occupés par des personnes qui ont été nommées pour des raisons politiques plutôt que pour leur compétence et leur expérience. Cela a conduit à une baisse de la qualité des services publics et des retards dans la mise en œuvre des projets gouvernementaux. La politisation de l’administration a des conséquences désastreuses sur la productivité et l’efficacité au Niger. En effet, l’infiltration politique dans les institutions publiques est devenue un mode de fonctionnement courant dans le pays, avec des effets néfastes sur les services publics et le bien-être des citoyens.

Le Niger est un pays confronté à une grande pauvreté et à de nombreux défis socioéconomiques. L’administration publique, par conséquent, joue un rôle essentiel dans la prestation de services de base tels que la santé, l’éducation, l’approvisionnement en eau et l’infrastructure. Malheureusement, la politisation effrénée de ces institutions a miné leur capacité à fournir ces services et a affecté la qualité de vie de la population. Un exemple flagrant de la politisation de l’administration est la distribution des travaux publics. Les entrepreneurs politiquement connectés se voient souvent accorder des marchés publics, même s’ils ne sont pas qualifiés pour les réaliser. Les coûts des projets sont souvent surestimés pour permettre des pots-de-vin aux politiciens. Résultat : les infrastructures publiques ne sont pas construites ou sont mal construites, ce qui laisse les citoyens sans accès aux services publics de base.  De plus, la politisation de l’administration a conduit à une baisse de la qualité des services publics en général. Les nominations d’officiels sont basées sur le clientélisme plutôt que sur le mérite, créant une culture de la corruption. Cette situation décourage les fonctionnaires honnêtes et compétents de travailler pour l’administration et favorise les comportements peu éthiques.

Heureusement, des solutions existent pour dépolitiser l’administration et restaurer la productivité et l’efficacité. Les institutions publiques doivent être dotées d’un leadership indépendant et professionnel, axé sur des critères de performance et de mérite. Les procédures de passation des marchés doivent être transparentes et fondées sur des principes d’équité et d’efficacité. Les citoyens doivent également être impliqués dans le processus de gouvernance pour assurer une reddition de comptes accrue et une transparence dans la gestion publique.

En outre, la politisation a créé des tensions entre les différents ministères et agences gouvernementales, qui se disputent des ressources et des financements. Cette concurrence interne a également entraîné une inefficacité dans la gestion des ressources publiques et a limité la capacité du gouvernement à répondre aux besoins de la population.

Pour remédier à cette situation, il est urgent que le gouvernement mette en place une loi ambitieuse sur la dépolitisation de l’administration. Cette loi devrait établir des critères clairs et objectifs pour les nominations dans les postes de haut niveau de l’administration, en se concentrant sur les compétences et l’expérience plutôt que sur l’affiliation politique.

Il est également important que le président Bazoum fasse preuve de plus de pragmatisme dans ses nominations, en veillant à ce que les personnes nommées soient compétentes et qualifiées pour leurs fonctions. Il devrait mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut et ne pas se laisser influencer par des considérations politiques.

Si le gouvernement ne prend pas des mesures immédiates pour dépolitiser l’administration, le Niger continuera à souffrir de la mauvaise gestion des ressources publiques et des services inefficaces. Il est temps pour le président Bazoum de se ressaisir et de s’attaquer à ce problème crucial pour assurer l’efficacité du gouvernement et répondre aux besoins de la population nigérienne.

La Rédaction ONG ICON – Niger Stop Corruption