ZONE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE NIGÉRIENNE (ZESNI)

L’un des trois grands objectifs d’ICON est la conception et la mise en place d’une zone économique spéciale Nigérienne (ZESNI), constituée de « pôles de croissance » sectoriels afin de faciliter les investissements, les innovations technologiques et les productions industrielles. Elle est l’un des organes vitaux d’ICON.

Contexte et enjeux

Les réformes économiques actuelles de nos gouvernements africains ne s’accompagnent pas systématiquement d’une transformation de sa structure économique et des conditions de vie quotidiennes des populations. Les chiffres publiés sur nos économies sont le plus souvent façonnés par l’exploitation des ressources minérales et carbonées. Or, la diminution  drastique  du  prix  des  matières  premières minérales et énergétiques depuis  quatre  ans  va certainement impacter les modèles économiques des pays comme le Niger qui ne doit pas être en reste de cette évolution. A l’origine basé sur les ressources naturelles et les recettes fiscales et douanières, celui-ci doit évoluer vers une économie du savoir et de l’innovation ayant un impact fort et durable sur la société. De plus, l’Afrique est devenue la zone où l’investissement direct étranger (IDE) est la plus importante au monde [1], et ce dernier est corrélé à la stabilité politique et économique d’un pays. C’est pourquoi, pour relever ce défi, le Niger doit promouvoir une stratégie économique qui intègre à la fois des réformes visant à créer de l’emploi et de la richesse. L’une des stratégies est la création d’une zone économique spéciale nigérienne « ZESNI » qui sera espace géographique à l’échelle nationale qui fournit un cadre d’affaire plus avantageux (local, infrastructure, fiscalité, douanes etc..) pour les entreprises et qui a pour vocation d’attirer les investisseurs.

Mise en place de la « ZESNI »

De plus en plus, en Afrique, les ZES sont utilisées comme des « pôles de croissance », déviant ainsi du modèle traditionnel qui consistait en une enclave exclusivement axée vers l’exportation. Ainsi, le nouveau modèle de ZES essaie de développer des pôles de croissance sectorielle, grands pourvoyeurs d’emplois, en s’appuyant sur des groupes industriels nationaux ou internationaux autour d’infrastructures économiques essentielles (route et énergie). Vu les richesses naturelles et humaines du Niger, des pôles de croissances sectorielles peuvent être développées au Niger autour de :

  • Énergie solaire
  • agro-industrie et industries transformatrices en général
  • Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) au service de la société (santé, finance, recherche, ingénierie etc…)

Dans un premier temps, ICON se propose de concevoir une ZES orientée vers les NTIC et qui sera une vitrine du savoir-faire nigérien, avec les facilitations que pourrait lui accorder l’Etat. En plus d’attirer les investisseurs, ce serait l’occasion de faire émerger des entreprises fortes et concurrentielles issues des nigériens de l’extérieur comme de l’intérieur et qui pourraient assurer valablement la construction du Niger sur tous les aspects, voire le faire rayonner sur les autres pays.

Comme l’a montré Farole (2011) dans son rapport sur les ZES en Afrique [2], l’un des clés du succès des ZES en Afrique est la collaboration étroite entre l’Etat et le secteur privé. La participation du secteur privé est donc capitale pour réduire le risque dans les programmes de ZES. C’est pourquoi, ICON se propose de cogérer la ZESNI dans un partenariat public-privé « PPP » qui favorise une plus grande efficacité des actions.

 

[1] Banque Africaine de Développement, 2014. Rapport « Zones économiques spéciales en situations de fragilité : un instrument politique utile ? ».

[2] Farole, T., 2011. Special Economic Zones in Africa : Comparing Performance and Learning from Global Experience. Directions in Development; trade. World Bank. https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/2268 License: CC BY 3.0 IGO.